Programme :

– Joseph HAYDN (1732-1809) : Sonate en Ré Majeur, Hob.XVI:37

– Frédéric CHOPIN (1810-1849) : Nocturne en do dièse mineur, Op.27 N°1

– Frédéric CHOPIN (1810-1849) : Andante spianato et Grande Polonaise brillante , Op.22

– Frantz LISZT (1811-1886) : Saint François de Paule marchant sur les flots, S.175/2

– Enrique GRANADOS (1867-1916) : Goyescas «Los requiebros»

– Béla BARTOK (1881-1945) : Sonate pour piano Sz.80

Récital de la pianiste Kuan-Chen Shen

Par une après midi pluvieuse, après un mélancolique nocturne de Chopin, la pianiste Kuan-Chen  Shen nous a redonné le sourire en interprétant la pétillante sonate de Haydn en ré majeur. Si l’on exclut le largo central -plutôt dramatique- l’espièglerie du vieux maître était bien présente dans cette partition pleine de malice. Ce fut ensuite un des morceaux de bravoure les plus connus de Frantz Liszt, Saint François de Paule marchant sur les flots. En contraste avec la sérénité du thème principal confié à la main droite, la main gauche, d’une éblouissante virtuosité, suggérait à merveille le déchaînement croissant de la mer. Après un démarrage en douceur, nous avons été tenus en haleine par la constante progression dramatique de l’interprétation jusqu’à la déferlante d’octaves et d’arpèges en fortissimo qui nous a finalement submergés.

Dans un tout autre univers, la sensualité du piano d’Enrique  Granados nous a tenus sous son charme. Le premier titre de la suite des Goyescas, est une partition éblouissante, surchargée d’ornements, où la pianiste a fait ressortir le thème de la jota, danse populaire espagnole, émergeant d’un joyeux fouillis de notes. Après l’entracte, ce fut le retour de Frédéric Chopin avec le délicieux andante spianato  suivi de la grande polonaise brillante particulièrement capricieuse et contrastée. Le concert s’est terminé par l’unique sonate pour piano composée par Béla Bartok, que l’interpète a exécutée avec une surprenante autorité. Cette œuvre rude et rigoureuse s’achève dans le martellement d’une danse populaire très entraînante.

Avec sa discrétion et sa gentillesse naturelle, la jeune pianiste taïwanaise a magistralement réussi à nous faire traverser deux siècles d’évolution du piano occidental entre le XVIIIe et le XXe siècle.

Kuan-Chen est née à Taipei (Taïwan) en 2001.

A l’âge de 4 ans, elle débute le piano avec sa mère, puis travaille avec le professeur Chin-Chun Chang à Taïwan depuis 2023

En 2017, elle arrive à Paris où elle intègre le  Conservatoire à Rayonnement Régional  de Rueil-Malmaison, dans la classe de Jean-Baptiste Fonlupt. Elle y obtient son DEM (le diplôme d’études musicales)  avec une mention Très Bien à l’unanimité et avec les félicitations du jury.

En 2020, elle entre au CNSMDP  – le Conservatoire National Supérieur de Musique et de Danse de Paris dans la classe de Florent Boffard.

Kuan-Chen a déjà eu l’occasion de se produire à plusieurs reprises sur scène et a participé à différents concours.Elle est lauréate du Concours international de piano du pays de Cognac 2022 et du Concours les Virtuoses du Cœur 2022.

Le souhait actuel de Kuan-Chen est de multiplier les occasions de se produire sur scène, pour continuer à accumuler les expériences et à partager sa musique.